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600 000 personnes en France vivent avec une schizophrénie. Au moins 3 millions de personnes impliquées en comptant famille et proches.

Les schizophrénies sont des maladies chroniques, frappant le plus souvent entre 15 et 25 ans. Ce sont des affections de longue durée. 
Beaucoup d'obstacles existent en France pour la collecte de données épidémiologiques et médico-économiques en psychiatrie. Néanmoins, les chiffres disponibles montrent que la schizophrénie est encore très mal prise en charge, à l'instar de l'ensemble de la santé mentale, et que son coût est colossal pour les patients, leurs familles et la collectivité.

Le lourd fardeau que représentent les problèmes de santé mentale sur le plan individuel et économique n’a cependant rien d’inéluctable. Des prises en charge existent permettant de se rétablir. Il reste beaucoup à faire pour promouvoir la santé mentale et améliorer la prise en charge des personnes touchées.
Il est temps d’agir !


Les maladies psychiatriques représentent dans leur ensemble :

  • un coût total estimé de 109 Mds € (Institut Montaigne), ou 80 Mds € (évaluation plus restrictive de l'OCDE).  
  • des dépenses d'assurance maladies annuelles de 19.3 Mds € (plus que le cancer)
  • soit 14,5% des dépenses de Sécurité sociale
  • 7 Millions de personnes touchées
  • 90% des 10 000 suicides annuels (taux de surmortalité par suicide France vs Europe : 44%)
  • 25 % des SDF souffrant de troubles psychiatriques
  • 30% de personnes en prison à cause de leurs troubles psychiatriques
  • 92 000 hospitalisations sans consentement par an
  • Plus de 20 000 personnes par an subissant un recours à la contention ou à l'isolement 
  • 12 700 hospitalisations au long cours en psychiatrie (> 1an)
  • 18 304 358 journées d’hospitalisations complètes par an
  • 8 118 151 journées d'hospitalisation partielles par an
  • soit 1/4 des journées d’hospitalisation et des lits en France.

La schizophrénie en France, c’est :

  • 5 à 7 ans de retard de diagnostic
  • 80% de patients qui ne travaillent pas
  • 25% d’espérance de vie en moins
  • 47% des patients qui ont recours aux toxiques
  • 40% qui font une tentative de suicide
  • 10% qui se suicident
  • 13% des SDF
  • 35% des prises en charge en psychiatrie en établissement de santé
  • 52% des hospitalisation de longue durée en psychiatrie
Sources : Cour des Comptes, IRDES, Institut Montaigne, Observatoire du suicide.

De nombreux pays ont engagé des changements de pratiques. La France est en retard. 

la Sz se soigneDes solutions efficaces recommandées par l’OMS sont mises en œuvre, parfois depuis des décennies, dans les autres pays développés : 

1/ Des interventions précoces, primordiales pour améliorer l’évolution de la maladie et le pronostic
2/ Des médicaments associés à un appui psychosocial (soutien à l’insertion professionnelle et sociale, au logement, soins de remédiation, TCC, psycho-éducation.. )
3/ Le traitement des comorbidités (suivi somatique) 
4/ Des soins dans le lieu de vie habituel des patients et non en hôpitaux psychiatriques ou en institutions.

Pourquoi notre système de soins français n’a-t-il pas encore apporté de réponse
adéquate pour la prise en charge des schizophrénies ?

  • Cette maladie qui touche le fonctionnement du cerveau, est méconnue du grand public, des hommes politiques, voire des médecins…
  • Les actions de prévention (organisée, individuelle ou collective) ne représentent que 2,24 % des dépenses courantes de santé.
  • Aucun repérage précoce n’est fait, alors qu’un prise en charge précoce permettrait de réduire le taux d’hospitalisations lors de la première crise de 62 % à 31% et de réduire le handicap.
  • L’organisation de soins reste centrée sur l’hôpital, les soins de réhabilitation psycho-sociale sont rarement proposés et de façon formidablement inégale sur le territoire.
  • Pas de formation continue des médecins, pas de formation des infirmiers à cette maladie.
  • La majorité des psychiatres et généralistes n’appliquent pas les recommandations Internationales.
  • Les prises en charges actuelles sont insuffisamment évaluées.
  • Pas de « paniers de soins » défini par la Haute Autorité de Santé, pas de guide de bonnes pratiques en France
  • Pas de données collectées pour des études médico-économiques, ni même épidémiologiques
  • La loi n’est pas respectée, les programmes d’éducation thérapeutique sont quasi inexistants dans les hôpitaux.
  • Recherche médicale sans rapport avec les enjeux (2 à 4% seulement de la recherche santé pour la santé mentale en France contre 7% en Grande-Bretagne et 11% aux USA).


Ces manques sont spécifiques aux maladies psychiques en France. On ne pourrait pas imaginer un tel constat pour le cancer ou le sida aujourd’hui.
 

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