Assises de la santé mentale et de la psychiatrie 1/2
Le contexte sanitaire que nous traversons a durement mis à l’épreuve la santé mentale des Français et tout particulièrement, celle des plus jeunes. Face à cet enjeu majeur de santé publique, le Président de la République avait annoncé le 14 janvier dernier la tenue avant l’été 2021 "d’assises de la santé mentale et de la psychiatrie".
Ces assises ont lieu le 27 et 28 septembre prochains
Le Collectif Schizophrénies y a été invité et nous vous rendrons compte des débats et conclusions.
En voici le programme prévisionnel qui vient de nous être envoyé :
Les annonces étaient prometteuses...
Nous nous sommes réjouis de voir le sujet de la santé mentale pris en considération globalement et au plus niveau de l'Etat. Dans la foulée, le ministère des Solidarités et de la Santé a alors prévu de lancer "une grande consultation pour recueillir les attentes, préoccupations et propositions de l’ensemble des acteurs (professionnels, patients, familles) mais aussi de la société dans toutes ses composantes". Cette consultation devant permettre de "dresser un état des lieux partagé de la santé mentale des Français et de l’offre de soins et d’accompagnement qui leur est proposée afin d’en tracer les perspectives d’amélioration."
Le calendrier initial était le suivant :
10 mai 2021 : ouverture du questionnaire en ligne
31 mai 2021 : clôture de la consultation nationale
Juin 2021 : restitution des enseignements de la consultation nationale dans le cadre des assises de la santé mentale et de la psychiatrie
... La réalisation jusqu'à présent décevante
En mai, la consultation a bien été mentionnée sur le site du ministère mais sans publicité ni communication auprès du public. En fait de grande consultation nationale, c'est donc le cercle des initiés habituels, majoritairement des soignants, déjà auditionnés à l'occasion d'innombrables rapports sur la santé mentale qui s'est exprimé.
Le questionnaire lui-même, succint et peu spécifique permettait de toute façon difficilement de faire émerger davantage que des constats généraux aujourd'hui déjà amplement connus et partagés.
Courant juin, rien n'est venu et il a finalement été annoncé que ces assises étaient remises à septembre.
La composition du Comité d'orientation des Assises, quelle que soit la qualité des 15 personnalités présentes, nous semble - comme à beaucoup - réduire la santé mentale aux acteurs et problématiques de la seule psychiatrie. On regrette la représentation minimale des usagers, la sur-représentation des psychiatres, la mise sur la touche ou l'exclusion d'autres professionnels pourtant essentiels aux personnes souffrant ou à risque de souffrir de troubles psychiques : les chercheurs, les psychologues, les professionnels du champ médico-social pour ne citer qu'eux.
De nombreuses voix se sont d'ailleurs exprimées pour demander des assises plus ouvertes et participatives : lire à ce sujet la "Lettre ouverte" de 16 associations.
Afin d'encourager cette participation, le ministère a mis à disposition une adresse dédiée () active durant l'été, permettant à chacun déposer ses idées et apporter sa contribution.
La difficulté étant que le programme et les questions posées sont restés relativement flous, et la communication autour de cet appel à contribution toujours invisible. L'objectif annoncé "dresser un état des lieux" plutôt minimal quand les précédents rapports et les projets territoraux de santé mentale des dernières années ont déjà amplement permis d'avancer sur cet état des lieux.
Nous nous réjouissons cependant d'une réelle prise de conscience politique, illustrée par la clôture de ces journées par le Président de la République et espérons qu'en sortiront des propositions concrêtes, tel le grand plan Psychiatrie et Santé mentale que nous demandons depuis notre création.
> En savoir plus : Les assises sur le site du ministère