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Carr entre

Bastien

C'était comme des amis imaginaires ...

SouciSophie

Je pensais que des gens me voulaient du mal ...

« Je m’isolais dans ma chambre, je pensais qu’il y avait des odeurs nocives pour la santé. J’ai descendu le matelas, je suis descendue à la cave. J’avais des pensées délirantes comme cela, en fait. Et après, quand j’étais dans ma cave, je pensais que des gens me voulaient du mal, c’est là que je me suis faite hospitalisée parce que ça n’allait pas bien.
Mes parents savaient bien que j’étais en détresse, ils voulaient m’interner et moi, je leur en voulais à mort de m’interner, et du coup, ils étaient tristes de vouloir me forcer à aller à Villejuif. »

crocusOlivier

Les premiers signes ont été la fatigue chronique, l'épuisement professionnel...

« Tout a commencé par un burn-out professionnel à l'âge de vingt ans. A l'époque je travaillais pour une chaîne de restaurant. Je travaillais entre 40 et 50h par semaine. Les premiers signes ont été la fatigue chronique, l'épuisement professionnel, la tristesse et les crises de panique. Je ne suis pas entré dans une phase de délire tout de suite, les prémisses étaient les crises de panique. Beaucoup de crises de panique et d'angoisses. Trop.

Mon médecin traitant m'a rapidement mis sous tranquillisants : Valium, Xanax, Seresta... et bien d'autres encore. J'en faisais une consommation astronomique pour essayer d'enrayer ce que j'appelle un trouble anxieux généralisé. Donc burn-out puis trouble anxieux généralisé c'est comme ça que tout a commencé. »

rose tige

Caroline

La maladie avait fait son apparition bien plus tôt dans mon adolescence...

"Lors de ma troisième hospitalisation, un psychiatre m'a fait réaliser que la maladie avait fait son apparition bien plus tôt dans mon adolescence. La paranoïa était déjà présente, un délire est aussi né durant mon adolescence mais est passé inaperçu aux yeux de mes proches car pas omniprésent dans ma vie (du moins, non envahissant), enfin j'ai eu des hallucinations olfactives et gustatives. Des hallucinations dont on ne parle pas souvent. Les hallucinations olfactives sont encore parfois présentes mais pas gênantes. Il m'arrive de sentir des odeurs de fleurs parfois, j'ai senti le poisson pourri en ayant l'impression que cela venait de moi, il m'arrive aussi, plus étrange, de sentir l'odeur d'endroits où j'ai vécu par le passé comme l'odeur du parquet de la maison de campagne de mes grands-parents.
Concernant les hallucinations gustatives, je ne pouvais plus manger de beurre « emballé dans du papier » (le beurre dans les boîtes en plastique n'était pas concerné), je ne pouvais plus boire de lait en brique alors j'avais incité ma mère à acheter uniquement du lait en bouteille. Je sentais une réelle sensation de dégoût lorsque je consommais ces aliments. Alors que je les aimais en temps normal. Ce problème m'arriva aussi avec un type de biscuit et du chocolat en poudre. Maintenant cela ne m'arrive plus. Mais les hallucinations qui me dérangèrent sûrement le plus, furent les cénesthésiques. Plus simplement, j'avais l'impression que mon corps mourrait de l'intérieur, comme s'il pourrissait. Je ressentais comme des douleurs ou des sensations bizarres dans les membres. Je m'asseyais alors et me recroquevillais sur moi-même le temps que cela passe. La plupart du temps cela durait plusieurs minutes. "

Souci

Charlotte

J'aurais dû avoir un premier suivi psychologique à 15 ans...

J’ai souffert d’anorexie à 15 ans et je pense que j’aurais dû avoir un premier suivi psychologique à ce moment-là, car par la suite j’ai plus ou moins fui et pensé que c’était derrière moi. J'ai été hospitalisée en 2015 alors que j'avais 23 ans et que j'étais en cours à Tahiti. J'ai fait une bouffée délirant aigüe après avoir consommé du cannabis, être tombée sur le crâne et eu le chikungunya. Les médecins ont établi que c'était un évènement isolé, ce qui n’était pas le cas. J'ai arrêté le traitement six mois après comme cela était prévu avec le psychiatre. J'ai fait une rechute deux mois après l'arrêt du traitement et j'ai à nouveau été hospitalisée.

J'ai donc repris le traitement pendant deux ans et demi. Je l'ai à nouveau arrêté en janvier 2018 avec l'accord de mon psychiatre. J'ai fait une rechute en septembre dernier alors que je suivais une formation d'un mois, en logeant sur place. La rechute s'est faite sur un mois et j'ai été hospitalisée en octobre sous contrainte à Rouen. J'ai été diagnostiquée schizophrène en décembre avant de sortir.

RonceGilles

Quelqu'un avait caché des micros ...
« J’avais vraiment le sentiment d’être surveillé et écouté en permanence. J'avais l'impression qu'il y avait des caméras partout et que les gens que je rencontrai qui avaient des écouteurs étaient là pour m'écouter. Progressivement j'ai eu des hallucinations auditives. J'entendais des voix. Je pensais que c'était la réalité, je cherchais quelque chose de rationnel en pensant que quelqu'un avait caché des micros et des émetteurs dans ma veste, dans les murs de mon appart. La crise vient progressivement. » 

fleur jaune

Alessia

En 2007, j'ai eu une première dépression...

Ma première hospitalisation dans un service psychiatrique remonte à 1997. J’étais à l’époque en conflit avec mon employeur et très angoissée par la situation. Je prenais des anxiolytiques. Dix ans plus tard, j’ai eu une première dépression, qui était un énorme burn-out. J’ai été soignée uniquement avec des antidépresseurs par un psychiatre de ville, à Paris. Je n’ai pas été hospitalisée. Ce psychiatre a été à mon écoute et j’ai eu affaire à un grand professionnel. Cela a été long puisque j’ai été arrêtée quasiment un an et j’ai repris mon travail progressivement en 2008. La dépression s’est envolée, le psychiatre a arrêté les médicaments. J’ai également cessé de le voir pour démarrer une psychanalyse chez un spécialiste jusqu’à début 2014. Des signes de dépression ont alors réapparu. Le psychologue ne savait pas les gérer... et m’a avoué être dépassé !

Je n’ai pas osé aller revoir le psychiatre qui m’avait soigné en 2007. Sur les conseils d’une amie, je suis allée voir un autre psychiatre de ville en mars 2014 qui m’a prescrit des antidépresseurs. Il en a essayé de nombreux et, comme il ne constatait aucune amélioration, et que j’avais de plus en plus de difficultés à travailler, il m’a suggéré de me faire hospitaliser à l’hôpital Sainte-Anne, qu’il connaissait bien. Je suis donc rentrée mi-juillet 2014 à Sainte-Anne, de mon plein gré, dans l’unité des troubles de l’humeur. Et c’est là que tout s’est compliqué !

Albert

J'ai toujours été quelqu'un de très soucieux ...

Tulipe noireIsabelle

C'est arrivé à un moment où ça allait plutôt bien ...

« Je me suis rendue compte que j’entendais des voix en juillet 2010. Cela avait commencé depuis quelques mois. Je ne savais pas trop si j’entendais mes voisins parler ou si c’étaient des voix. Je n’en avais pas du tout conscience au début. C’est arrivé dans un contexte où cela allait plutôt bien dans ma vie ; je faisais du sport, je travaillais. Et psychologiquement, cela allait assez bien, je faisais une thérapie depuis 2007 avec une psychologue. C’est arrivé à un moment où j’étais très bien dans ma peau, ça m’a un peu surprise, j’ai eu l’impression de recevoir un coup de bambou sur la tête, de me rendre compte que j’entendais des voix a été assez terrible. Je n’ai pas eu de signe avant-coureur. »

fleur orangeJudith

Enfani, j'ai été lourdement dénigrée...

« Mon père était militaire, souvent à l’étranger, et je craignais toujours son retour au foyer car sa présence était synonyme d’agressivité, qu’il soit ivre ou à jeun. J'ai entendu beaucoup de phrases négatives et ai été lourdement dénigrée. Les premières voix que jai entendues sont apparues dès l’âge de 12 ans et étaient en lien avec cette thématique. »

fleur roseCorinne

Je pensais que c'était une adolescence très difficile...

« Le premier signe que j’ai trouvé inquiétant était le retrait social de Sophie. Du jour au lendemain, il y a eu une coupure, elle n’avait plus de camarades de classe, après ça a été ses sœurs puis ses parents, avec des comportements parfois violents. Un jour, elle est rentrée dans la chambre de sa sœur, elle a arraché les photos de famille qu’elle avait et les a toutes déchirées ; elle a déchiré ses vêtements. Il y avait des comportements incompréhensibles pour nous, parce qu'on ne savait pas ce qu’on sait aujourd’hui.
Elle passait le plus clair de son temps dans sa chambre, les volets fermés et n’était plus présente du tout dans le cadre de la famille. On pensait que c’était une adolescence difficile. Les conflits sont devenus tellement forts qu’on a décidé de l’installer dans un studio un peu avant ses dix-huit ans. A partir de ce moment-là, elle n’est plus retournée en cours et a commencé à avoir une inversion totale du rythme de vie.
En dehors de ce retrait social, il y avait eu d’autres manifestations qu’elle nous a racontées. Elle était fan d’un groupe pop, elle avait quinze ans, elle séchait les cours pour aller voir ce groupe et racontait des choses un peu étranges. Elle était convaincue que le chanteur lui faisait des signes derrière elle, faisait des cœurs. J’essayais de relativiser les choses et cela partait en conflit parce que je ne rentrais pas son « jeu », entre guillemets, car ce n’est pas un jeu. C’était des motifs de dispute. Je pensais que c’était une adolescence très difficile. »

JoséphineMarguerite

Les premiers signes, je les ai mis sur le compte d’une petite dépression...

« Après une première et une deuxième année d’Université sans aucun problème, notre fille Marine a eu de moins bons résultats en troisième année. Je me suis dit que redoubler sa licence n’était pas très grave. Je n’ai pas relié cela tout de suite au fait qu’elle n’allait pas bien. Cette année-là, elle nous a parlé de soucis qu’elle aurait eu sur Internet. Nous avons vraiment cru ce qu’elle nous disait devant sa peur, sans creuser plus par rapport à la réalité car nous étions loin de penser à cette maladie. Elle avait 22 ans et cette année-là, elle a pris beaucoup de poids, elle mangeait n’importe comment, elle prenait moins soin d’elle. Comme elle était un peu plus ronde, elle s’habillait un peu moins bien. Ces petits signes, je les ai mis au départ sur le compte d’une petite dépression, d’une crise d’adolescence qui n’avait pas encore eu lieu.
Elle a commencé à avoir un sommeil assez perturbé, en tout cas, inversé, elle vivait plutôt la nuit que le jour. Elle disait que c’était normal, que la nuit, elle pouvait se concentrer, qu’il n’y avait pas de bruit, que c’était de son âge. Tout cela ressemblait aussi à l’adolescence sans que ce soit dramatique, car elle continuait à aller en cours et à obtenir des résultats même si ils étaient un peu en–deçà.
Elle ne voyait plus ses amis de lycée. Elle s’est refermée peu à peu, comme c’est une fille assez timide, nous ne nous inquiétions pas trop car souvent, après le bac, les vies et les études éloignent les personnes. Mais, encore une fois, c’est quelque chose que je n’avais pas particulièrement noté à l’époque. Nous avons également remarqué dans son studio que c’était un bazar pas possible, de la vaisselle avec du moisi pendant plusieurs semaines. Autre chose étrange : elle avait racheté trois bouteilles de shampoing alors que la première n’était pas terminée. Elle avait quatre boîtes du même thé. Ses factures n’étaient pas décachetées, Cela nous dépassait mais nous ne savions pas à quoi le relier en dehors de la négligence... »

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