« Tout a commencé par un burn-out professionnel à l'âge de vingt ans. Mon médecin traitant m'a rapidement mis sous tranquillisants : Valium, Xanax, Seresta... et bien d'autres encore. J'en faisais une consommation astronomique pour essayer d'enrayer ce que j'appelle un trouble anxieux généralisé. La dépression a suivi trois à quatre mois après. A l'époque, je n'avais pas de psychiatre, donc mon médecin, pensant bien faire, m'a mis sous antidépresseurs.
Plus le temps passait plus mon état empirait. Un an après le burn-out, ma mère a pris un rendez-vous avec mon premier psychiatre. Celui-ci a posé le diagnostic de bipolarité. Mon traitement comprenait du Depakote, du Solian et un antidépresseur dont je ne sais plus le nom, du Prozac je crois. J'ai pris ce traitement pendant une période que je ne rappelle plus.
Le temps passait et mon état ne s’arrangeait pas. Après quelques rendez-vous avec mon premier psychiatre, je me suis décidé à aller en voir un autre. Une femme, cette fois-ci. J'avais une grande confiance en elle. Elle m'écoutait et prenait son temps pour moi. C'est elle qui me prescrivit un nouveau médicament qui venait d'arriver sur le marché français, l'Abilify. On a commencé avec des petites doses puis on a augmenté. Pour elle, le diagnostic était tout autre. Je suis passé de bipolaire à schizophrène dysthymique. Ce qu'on appelle aussi schizophrénie pseudo-affective. Un mélange entre schizophrénie et troubles bipolaires d'une certaine façon.
J'ai eu la chance de trouver récemment une nouvelle psychiatre qui m'a beaucoup aidé, elle aussi, et pris du temps pour comprendre ce qu'il m'arrivait. Le diagnostic était posé, il ne restait plus qu'à trouver le bon traitement. Ce qui a pris, au total, onze ans. »